L’embaumement égyptien : secret de la vie éternelle ?

L’embaumement égyptien : secret de la vie éternelle ?
Dans le désert égyptien, les pyramides, témoins millénaires, se dressent majestueusement, évoquant un peuple captivé par les mystères du monde spirituel. Au cœur de leurs rituels, l'embaumement occupait une place prépondérante, incarnant la fusion entre savoir scientifique et quête spirituelle. Cet art délicat reposait sur l'utilisation de baumes énergétiques, transcendant la simple conservation corporelle pour s'élever vers le domaine du sacré.
L'Art de l'Embaumement dans l'Égypte Ancienne
De la période prédynastique aux derniers souffles de l'antiquité égyptienne, l'embaumement a traversé les âges. Émergeant avant 3100 av. J.-C., il s'est affiné durant l'Ancien Empire, coïncidant avec l'ère des grandes pyramides et l'élaboration des rites funéraires royaux. L'époque du Nouvel Empire, marquée par des figures comme Ramsès II et Toutânkhamon, a vu l'embaumement atteindre son sommet en termes de sophistication. Cette pratique, malgré son déclin post-christianisation, a persisté jusqu'au 4ème siècle après J.-C.
Techniques et Matériaux
Considéré comme un art sacré, l'embaumement alliait méthodes pointues et composés naturels. Résines précieuses telles que la myrrhe, huiles végétales, et herbes étaient choisies pour leurs vertus conservatrices et leur dimension spirituelle. Le processus débutait par la purification, suivie de l'extraction des organes et de l'application de natron (un sel naturel qui se trouvait en abondance dans la vallée de Wadi Natrun en Égypte). Les résines et huiles, outre leurs propriétés antiseptiques, symbolisaient la renaissance spirituelle.
Lorsque les historiens ont identifié une partie des substances qui étaient utilisées notamment grâce aux hiéroglyphes sur les jarres qui contenaient les ingrédients, ils étaient très surpris que la majorité des substances identifiées semblaient avoir été importées. Si les graisses animales, la cire d’abeille et l’huile de ricin pouvaient avoir été produites en Égypte, les autres produits végétaux n’auraient jamais pu en provenir. C’est notamment le cas de plusieurs résines qui ne pouvaient qu’être issues de forêts tropicales pour certaines et d’Asie du Sud-Est pour d’autres.
En plus de confirmer la diversité des relations commerciales de l’Égypte antique, cela nous rappelle les nombreux échanges que faisaient les hauts initiés entre eux pour se procurer les meilleurs ingrédients pour leurs artisanats énergétiques. En effet, lors de préparations spirituelles, en plus des protocoles précis réalisés à des lieux et dates précises pour tel ou tel effet, la provenance des ingrédients est très importante. Certains lieux sont chargés d’énergies telluriques ou cosmiques importantes et au fur et à mesure de sa croissance, la plante sera baignée dans un bain spirituel précis qui pourront lui conférer des propriétés énergétiques. En fonction de ces propriétés, les plantes d’un endroit peuvent être utilisées pour certaines recettes d’artefacts spirituels.
Spiritualité et Croyances sur la Vie après la Mort
Ces baumes, en plus de leur rôle conservateur, se distinguaient par leurs propriétés antiseptiques et aromatiques. Résines et huiles combattaient la décomposition et préservaient l'intégrité du corps, tout en offrant des parfums qui métamorphosaient les sépultures en sanctuaires.
Plus qu'un rituel physique, l'embaumement reflétait les convictions des Égyptiens, notamment autour de l’importance de prendre soin et de protéger le corps, l’âme (ka) et l’Esprit pour atteindre l’éternité. Ainsi, le corps devenait un sanctuaire sacré, garant de l'immortalité. Chaque étape de l'embaumement était imprégnée de rituels et prières, les baumes étant vus comme des vecteurs de protection et de guidage vers l'au-delà. Sur le plan physique, les baumes étaient utilisés afin d'éloigner les insectes des corps des défunts et sur le plan énergétique, ils éloignaient les entités.
Le processus de momification pouvait prendre jusqu’à soixante-dix jours ; c’était le temps nécessaire pour la transformation du défunt en momie et pour être certains qu’il ait pu quitter le bas astral pour retrouver le chemin de la Lumière. Pendant ces soixante-dix jours, le défunt avait la chance d’être « surveillé » de loin par les initiés qui officiaient les rituels de son embaumement.
Symbolisme Spirituel et Rituel de l'Embaumement Égyptien
L'embaumement s'inscrivait dans un cadre de rituels et de symboles profondément spirituels. C'était un acte liant le physique à l’énergétique, où chaque composant, de la myrrhe à l'encens, portait des propriétés spirituelles. Les résines et huiles, considérées comme des boucliers contre les forces maléfiques, étaient appliquées dans un cadre de prières, transformant le rituel en une cérémonie divine. Les étapes de purification et de régénération préparaient le défunt à rencontrer les dieux et à entrer dans l'au-delà en paix.
La phase de nettoyage physique avec le natron était alliée à des rituels précis afin d’apporter une dernière purification énergétique au défunt. Les Egyptiens ayant conscience du sacré des organes et de leur rôle, un soin émotionnel profond était aussi apporté au moment du nettoyage des organes allant jusqu’à des soins de l’âme. L’utilisation des baumes lors de ces cérémonies funéraires avec des protocoles spécifiques amenaient plusieurs bienfaits énergétiques :
- Dernière purification énergétique pour s’assurer que le défunt puisse continuer son chemin : afin qu’il soit libéré des blocages qu’il a pu contracter dans cette incarnation et qu’il reparte le plus « léger » possible.
- Harmonisation émotionnelle : pour apaiser les maux émotionnels afin qu’il soit en paix.
- Soin de l’âme : notamment au moment des rituels de purifications des organes qui permettait de traiter la somatisation des évènements graves ou dramatiques que la personne aurait pu vivre et ainsi, soulager son âme.
- Reconnexion au divin en lui et au monde spirituel : cette étape de l’embaumement lui permettait de reconscientiser le divin en lui et de le reconnecter au monde spirituel. Ainsi, il était mieux guidé pour retrouver le chemin de la 5ième dimension plus facilement (= le moment où il quitte le bas astral et arrive dans la Lumière).
- Donner de la force / de l’énergie au défunt qui doit commencer ce nouveau chemin : une fois mort, le défunt voit son taux vibratoire diminué petit à petit. C’est aussi pour cette raison qu’après avoir passé trop de temps dans le bas astral, certains peuvent avoir de plus en plus de difficultés à en sortir pour retrouver le chemin de la Lumière. Les baumes spirituels utilisés lors de ces cérémonies contenaient un très grand taux vibratoire qui permettait de grandement booster le défunt.
- Prière aux divinités pour qu’il soit aidé et guidé pour réussir les différentes étapes : cette étape était cruciale car elle était à la fois une connexion du défunt aux divinités liées à la mort pour qu’il soit aidé dès que possible. Cela pouvait aussi être l’occasion pour lui de recevoir une dernière bénédiction de la part de ces Divinités.
- Des puissantes protections étaient placées : le bas astral (autrement dit la quatrième dimension) est composé de beaucoup d’énergies négatives dont beaucoup proviennent des entités ou des émotions et pensées négatives des humains. Le baume générait une protection lumineuse tout autour du corps énergétique du défunt afin qu’il ne soit pas pollué pendant son passage dans le bas astral.
L'embaumement égyptien révèle une perspective unique sur la mort et une dévotion envers des rites capables de guider l'être dans son périple éternel. Il incarne une fusion entre les rites anciens et la spiritualité, témoignant de la quête égyptienne d'une existence au-delà du voile terrestre.
Marie Jannin